Histoire
L'occupation du site d'Amélie remonte à l'époque romaine. Les sources naturelles qui jaillissent de la montagne attirèrent les Romains, qui y voyaient un approvisionnement régulier et suffisant pour alimenter les villas qu'ils souhaitaient construire. C'est ainsi qu'apparurent les thermes antiques, les "Aquae Calidae", réputés dans toute la région, ainsi que l'embryon d'une ville qui ne s'est cependant jamais vraiment développée à cette époque. Les bains consistaient principalement en un bâtiment dont l’ingéniosité romaine était caractéristique. La salle principale mesurait 22,40 m de long, 12 m de large et 11,20 m de haut. Le bassin central, appelé Lavacrum, mesurait 16 m sur 8,50 m et 2 m de profondeur, pavé de petites briques. Il existait également deux petits bassins individuels (2,80 m par 3,50 m, 0,90 m de profondeur).
Au début du Ve siècle, les invasions barbares chassèrent les Romains. Les différents peuples qui envahirent successivement la région ne restèrent pas assez longtemps pour profiter des infrastructures laissées par les Romains, et lorsque les Wisigoths s’y installèrent, ils ne prirent pas en compte ces bâtiments qu'ils jugèrent inutiles. Perdant l'habitude de se baigner, les thermes antiques furent abandonnés, et le site déserté.
Il fallut attendre la fin du VIIIe siècle pour trouver une trace écrite du renouveau du lieu. Nommé dans un document "Les bains d'Arles", Charlemagne donna ces terres aux abbés d'Arles, qui résidaient dans l'abbaye Sainte-Marie, construite un peu plus haut dans la vallée (à Arles-sur-Tech). Cette donation religieuse entraîna l’évangélisation des terres. Les abbés firent construire une église, et comme partout ailleurs, la population vivant éparpillée dans les vallées alentours se regroupa autour de leurs protecteurs. Nous sommes alors au Xe siècle. Cette église fut consacrée à Saint-Quentin.
Ainsi, protégés par les abbés, les bains d'Arles se transformèrent en ville prospère au Moyen Âge. En 1280, le territoire des Bains fut acheté par Nunyo Sanch à l'abbé d'Arles pour 380 sols. Située à la limite entre le Haut-Vallespir, les Aspres et les Albères, la ville ne fut pas trop affectée par les événements qui secouaient chacune de ces régions.
Entre 1650 et 1700, on comptait environ 200 habitants à Amélie, soit la moitié de la population de Palalda. Au XVIIe siècle, la population travaillait la terre ou l'extraction du fer du Canigou (forge, transport, artisans, etc.). En 1661, le rétablissement de la gabelle incita la population à se lancer dans la contrebande de masse avec l'Espagne. Arrêtés, les insurgés de la Révolte des Angelets furent réprimés entre 1663 et 1672.
Passée sous contrôle de l'État français après la Révolution, la commune vendit les thermes en 1813 à un certain Hermabessière, qui réalisa d’importants travaux pour les remettre en état. Il ajouta de nombreux bâtiments, rénova les anciens, et parvint à en faire une station thermale à la mode. En 1840, le lieu prit son nom actuel, passant de "La ville des bains d'Arles" à "Amélie-les-Bains", en l'honneur de la reine Amélie.
L'église du village date de 1868 (début de la construction) mais ne fut consacrée qu'en 1871 sous le nom de Notre-Dame de Vie. La station thermale fut touchée à deux reprises par des inondations : la première en 1908, puis le 18 novembre 1940, lorsque la crue du Tech dévasta la ville. En 1942, le petit village de Palalda, cité pour la première fois en 833, fut rattaché à la station thermale. Le nom actuel de la commune est donc "Amélie-les-Bains-Palalda".