Collioure

Village du Nord des Aspres, près d'Ille-sur-Tet, Saint-Michel-de-Llotes est original par l'éparpillement de hameaux qui le compose. En effet, ce village est plutôt petit, son nombre d'habitant est relativement faible et on se demande bien où ils peuvent vivre, lorsqu'on le traverse. La réponse est simple : Dans les nombreux hameaux qui se trouvent un peu partout sur son territoire. Mais au-delà de cette constatation urbanistique, Saint-Michel-de-Llotes est un lieu de vie calme où les habitants, travaillant - pour les actifs - dans la vallée du Ribéral, se retrouvent le soir dans un paysage agréable. Ici, le voisinage est connu, il y a une certaine entraide et ce malgré le fait qu'on ne soit pas dans un village isolé. Il est en effet directement relié à Ille-sur-têt que l'on rejoint très facilement, et même à Corbère-les-Cabanes et Bouleternère, ses voisines.

Le hameau principal est celui de l'église. C'est le hameau le plus ancien, celui autour duquel la population s'est fédérée au moment de la création du village. L'église est construite, évidemment, sur le point culminant de la vallée car il fallait qu'à la fois les habitants est accès à l'eau (et donc à la force mécanique) et ai un lieu de refuge en cas de nécessité (L'église étant toujours, à cette époque, l'habitation la plus solide du village). Ce hameau n'est constitué que d'une rue desservant quelques maisons et l'église, elle a deux virages bien serrés dans lesquels il est déconseillé de s'aventurer en véhicule. Le parvis tout net de l'église et le petit escalier adjacente rende ce lieu agréable, mais il n'y a guère de chose à faire ici. Le hameau le plus proche est celui de l'escola (l'école), et effectivement... il y a l'école. Bâtiment massif typique du XIXe siècle, la mairie s'est installée dedans. Mis à part ça, quelques maisons ont été construites sur les hauteurs, derrière, et deux ou trois habitations de l'autre côté de la rivière. En descendant vers Ille, on a d'autres hameaux un peu plus important, dont celui de la plaine dit "Veïnat de Baix" pour marquer la position basse de ce lieu.

Evidemment avec une population aussi éparpillée, il est difficile de fédérer les habitants dans des groupes sociaux comme les clubs ou associations diverses. Ceci explique le peu d'associations qui existent ici, et leurs relatives faibles adhésions par les habitants. Saint-Michel-de-Llotes est plutôt un village où l'on vient vivre, mais pas participer à la vie locale. Il faut bien sûr pondérer cette réflexion car il y a bien des évènements, des fêtes d'organisées ici, et heureusement, mais ce n'est pas le lieu qui fourni le plus d'activités à ses habitants.

Du coup la vie économique est assez faible. Pas de commerces à Saint-Michel-de-Llotes, du moins au centre. Il y a bien quelques entreprises d'enregistrées, mais pas beaucoup, et il s'agit souvent de petites entreprises locales. La ville vit un peu par l'élevage et beaucoup par l'agriculture.

Saint-Michel-de-Llotes est donc plus un village que l'on vient habiter pour le plaisir d'être dans la campagne, dans une jolie vallée, mais il ne faut pas trop compter sur la vie sociale pour s'y épanouir.

Situation et accès

Saint-Michel-de-Llotes se trouve dans les Aspres, à deux pas de la vallée de la Têt. On y accède en prenant la route de l'Andorre, puis en tournant à Ille-sur-Têt, une route y mène directement.

Photos

Voir les 33 autres photos

Patrimoine, curiosités à voir sur place

Saint-Michel-de-Llotes est un petit village rural des Aspres, or, les Aspres sont une région très riche en sites préhistoriques. Ces collines étaient en effet idéales pour vivre à cette époque, puisque la plaine était marécageuse, la montagne trop froide (bien que certaines tribus y vivaient) et les Aspres giboyeuses. Les habitants de cette époque avaient pris l'habitude d'enterrer leurs morts dans des tombeaux particuliers, un emplacement dans le sol surmonté d'une chambre de pierre, le tout entouré de pierraille disposée en cercle et recouvert d'un épais tumulus : C'est la description d'un dolmen, simple. Avec le temps les tumulus ont disparu, mais les pierres sont restées, surtout celles formant la chambre, d'où l'image qu'on en a généralement. A Saint-Michel de Llotes les dolmens étaient au sommet des collines, à la limite des territoires de la tribu, ils en formaient une sorte de frontière marquant le passage dans la vallée où ils habitaient. C'est la raison pour laquelle le territoire du village possède 6 dolmens, dont 4 limitrophes des villages alentours, la limite moderne des villages étaient marquées par le sommet des collines environnantes.

Mais à Saint-MLichel de Llotes ont a aussi une très belle église, massive, consacrée... à Saint-Michel, évidemment. Par ailleurs le territoire de St Michel de Llotes comprends également la ferme de la Bolella, un ancien domaine fortifié au XIIIe siècle, et l'église St Jean-Baptiste, de 1198.

L'église St Michel

Eglise Saint-Michel

L'église paroissiale Saint-Michel fut construite durant le XIe siècle. Elle agrégera autour d'elle la population locale et formera le village que l'on connaît aujourd'hui. Dédiée initialement à Ste Eulalie, elle fut consacrée en 1031. Sa nef unique est flanquée de collatéraux abaissés contrebutés par des contreforts plus tardifs, un des plus anciens exemples du premier art roman du Roussillon. Initialement charpentée, le bois fut remplacé au XIIe siècle par une voûte en pierre en berceau, ce qui obligea les constructeurs à renforcer les murs gouttereaux par des arcs latéraux. Sous l'arase du chevet (surélevé au XIIIe ou XIVe siècle) courait une frise d'arcatures aveugles, difficilement visibles de nos jours. La nef fut doublée au XIVe siècle par le Sud, puis au Nord à l'époque moderne. Elle contient de nombreuses pièces du XIIIe siècle, en particulier une statue de Ste Eulalie et des chandeliers. Un sarcophage visible à l'intérieur date de 1318.

Le dolmen du serrat d'En Jacques

Dolmen du serrat d'En Jacques

Le dolmen du Serrat d'En Jacques a une forme assez classique pour le département des Pyrénées-Orientales, on l'appelle "Dolmen à couloir". Son orientation générale est Nord-Ouest à Sud-Est. Autrefois il était recouvert d'un tumulus, c'est à dire une chape de terre qui ensevelissait les pierres, donnant une bonne stabilité à l'ensemble. L'érosion l'a fait partir, depuis le temps.

En savoir plus sur le dolmen du serrat d'En Jacques.

Le dolmen du mas Payrot

Dolmen du mas Payrot

Le dolmen du mas Payrot est un peu éloigné de l'ensemble des trois dolmens du Sud-Est de la ville, il referme le cercle approximatif formé par cet ensemble.

En savoir plus sur le dolmen du mas Payrot.

Le dolmen du creu de Falibe

Dolmen du creu de Falibe

Le dolmen du creu de Falibe est difficile à dater avec précision, mais au vu de sa structure, de son couloir et de la forme de sa chambre, on doit pouvoir avancer l'hypothèse d'une édification durant le néolithique final, à la fin du IIIe millénaire.

En savoir plus sur le dolmen du creu de Falibe.

Le dolmen du col de la Llosa

Dolmen du col de la Llosa

Le dolmen du col de la Llosa est une structure mégalithique datant de l'époque néolithique. Restauré il y a peu de temps, il est formé d'un disque au sol de 10 mètres de diamètre rempli d'un amoncèlement de pierres de schiste ("le cairn") Un chemin rectiligne est tracé à travers ces pierres jusqu'à son centre où se trouve le dolmen proprement dit.

En savoir plus sur le dolmen du col de la Llosa.

Le dolmen des Mouillères

Dolmen des Mouillères

Le dolmen des Mouillères tire son nom de la colline sur laquelle il se trouve, le "Serrat de Molleres". Il est en assez mauvais état, ce qui fait qu'il est difficile à dater. Toutefois sa chambre rectangulaire indiquerait une édification aux alentours de la 2e phase mégalitique, soit du néolithique final (de la fin du IVe siècle au début du IIIe millénaire)

En savoir plus sur le dolmen des Mouillères.

Le dolmen d'A Fourna

Dolmen d'A Fourna

Le dolmen d'A Fourna est le troisième dolmen du territoire de ce village avec celui du Serrat d'En Jacques et du Creu de Falibe, il forme un ensemble avec les dolmens du Nord des Aspres. Pour s'y rendre il faut suivre les sentiers pédestres qui monte sur le 'serrat' (Montagne alongée typique de la région), au Sud-Est du village.

En savoir plus sur le dolmen d'A Fourna.

Histoire

Préhistoire

L'histoire de St Michel de Llotes ne commence pas avec la création du village mais bien avant, aux temps préhistoriques. En effet c'est vers le néolithique moyen, autour de la fin du Ve millénaire que l'on trouve les premières traces d'activités humaines sur ce territoire du Conflent, avec les 6 dolmens que l'on connaît ici, ce qui constitue un record. Même le village d'Eyne, en Cerdagne, n'en a pas tant.

Les dolmens sont les suivants : Dolmen du Serrat d'En Jacques, d'A Fourna, de la Creu de Falibe, du mas Payrot, des Mouillères et du col de la Llosa. Si on observe une carte, on constatequ'ils forment un cercle irrégulier autour du village, délimitant un territoire comprenant la vallée : C'est un parfait exemple de l'habitat néolithique, dont les membres délimitaient leurs possessions par ces dolmens qui servaient aussi de sépultures. Ainsi les morts gardaient-ils les frontières, pourrait-on dire.

Histoire

Par la suite, aucun vestiges ne nous sont parvenus des différents possesseurs de ce territoire. Les celtes (-500), les romains, les wisigoths (408), et les sarasins (735) n'ont pas laissé de traces à St Michel de Llotes. Il faudra attendre l'arrivée des carolingiens en 811 pour qu'une structure sociale se développe en hameau. Avec l'arrivée du christianisme, à la suite des soldats, ceux sont tout d'abord les grandes abbayes qui s'implantent. Celles-ci essaimèrent rapidement de nombreuses chapelles un peu partout dans la région, concentrant les habitants des collines dans des points plus rapprochés.

C'est dans ce contexte que fut construite une première église, durant le XIe siècle. Elle récupèrera la population locale et formera le village que l'on connaît aujourd'hui. Mais par la suite, peu d'évènements vinrent troubler le village, historique parlant.