Quelle jolie petite ville qu'Espira-de-Conflent !
Dès ses abords, on est frappé par la propreté et le soin apporté à la végétation : de belles haies taillées, quelques espaces verts bien entretenus donnent à la ville un bel aspect. Puis, l'apparition des premières maisons laisse place à une impression plus ordinaire. Une longue rue, une mairie basique, un cimetière et un parking banal n'ont rien d'engageant... Et pourtant, dès qu'on arrive à pied dans la ville, le sourire revient aussitôt. Les maisons sont belles, bien entretenues, l'urbanisme est propre, net, et peu de choses sont laissées à l'abandon. Et ainsi commence le circuit historique.
Ce circuit touristique comporte 10 étapes, ce qui est une curiosité pour un village aussi petit. Il est l'aboutissement d'un long processus qui a permis à la ville d'obtenir, en 1999, le label national des Pays et Villes d'art et d'histoire.
Le centre-ville actuel s'articule autour de l'ancien prieuré des Augustins, qui s'installa en ce lieu vers le XIIe siècle. Comme souvent dans ce genre de situation, une communauté laïque vint s'installer aux alentours, formant le village. Contrairement à l'usage, l'église du prieuré devint l'église paroissiale et le village se forma tout autour, ce qui explique sa densité. Cependant, il y a ici très peu de ruelles étroites, et c'est normal, car la cellera d'Espira se compose d'une seule rue en demi-cercle, ouverte à ses deux extrémités par une fortification dont il reste encore des vestiges de nos jours. (L'une des deux portes a dû être remodelée au XVIIe siècle et a perdu sa vocation défensive.) Les murs extérieurs des maisons qui longent cette rue sont volontairement aveugles. Pour une cellera, l'idée est de constituer un ensemble architectural compact, protégé par un rempart, ici constitué du dos des maisons. Une cellera, c'est le grenier à grains communautaire, la réserve alimentaire, qui était évidemment le bien le plus précieux de l'époque, d'où la nécessité de le protéger. D'ailleurs, on peut encore voir une tourelle en pierre. La maison qui l'abrite date de 1588.
Curieusement, le centre-ville abritait un grand jardin appartenant au prieuré. C'était chose rare, car le terrain, dans la cellera, était précieux. Ce terrain était bien sûr cultivé, et pour alimenter en eau les cultures, les religieux firent construire un canal d'alimentation dont la pièce maîtresse est un aqueduc, en plein centre-ville.
Plus tard, au XIXe siècle, l'habitat a changé. Il était principalement composé de granges et de petites maisons autour de l'église, mais le hameau de l'Avall possédait plutôt de grands domaines, propriétés d'agriculteurs. Peu à peu, des maisons se sont construites le long de la route reliant le hameau à la vieille ville, formant le village actuel. À noter que les maisons autour de la grande place, en bas du village, étaient plutôt de grandes propriétés.
Ce qui marque aussi à Espira, c'est son environnement. Particulièrement boisé, son territoire s'étend sur la vallée au fond de laquelle la ville s'est développée.
Vie économique
Il n'y a pas de commerces à Espira, du moins à l'année. Cependant, il existe une activité économique grâce aux différents artisans qui ont établi leurs entreprises ici. Ils œuvrent principalement dans le domaine agricole et celui du bâtiment.